Publié dans Société

Personnes en situation de handicap - La protection sociale fait défaut !

Publié le jeudi, 10 novembre 2022


La plupart des personnes en situation de handicap (PSH) ne bénéficient d’aucune aide, y compris celle étatique. Certaines d’entre elles en témoignent et se sentent négligées, surtout durant la pandémie de Covid-19. La mise en place d’une structure de protection sociale pérenne pour ces personnes vulnérables constitue la finalité du plaidoyer mené par le projet « Equal » de l’association Autisme Madagascar.

Souvent livrées à elles-mêmes. Le troisième recensement général de la population et de l’habitation (RGPH-3) a recensé 154.255 personnes en situation de handicap à Madagascar. Bon nombre d’entre elles ont été privées de diverses allocations et filets sociaux de sécurité (FSS) fournis pour les personnes vulnérables durant la pandémie de Covid 19. Ericka, une fille autiste résidant à Toamasina, en fait partie. Orpheline depuis ses 2 ans, cette fillette d’à peine 10 ans habite ses grands-parents retraités, lesquels se chargent de son éducation. La petite a un trouble de langage et porte des couches quotidiennement. « Nous sommes 3 personnes vulnérables à la maison mais n’avons bénéficié d’aucune aide venant de l’Etat. Nous nous sommes pourtant inscrits et l’on nous a pris en photo, mais en vain. Cependant, on ne peut pas se nourrir de notre maison qu’on a construite durant nos années d’activité (rire) », nous confie Yolande Raveloarimanga, grand-mère d’Ericka. Comme cette famille, beaucoup de foyers vivent en silence ce genre de situation.
Peu ou non considéré
Paralysée depuis son enfance. Mariette Telovavy se déplace quotidiennement en fauteuil roulant. Cette mère de famille habitant à Toamasina a pu bénéficier des FSS durant la crise sanitaire, mais seulement pendant un moment temporaire. « J’ai pu obtenir les 50.000 ariary à partir de la liste du Fokontany, et non à cause de mon handicap. En fait, nous sommes 4 personnes handicapées à habiter dans le même secteur, mais seules deux d’entre nous étaient dans la liste. Durant la 2ème vague de 30 000 ariary, nous étions exclus de la liste, contrairement à nos voisins non handicapés », témoigne-t-elle.
Pour sa part, la famille de Lalaina Razafinarisoa a pu survivre pendant quelques jours grâce au FSS de 100.000 ariary obtenu durant la pandémie. « J’ai pu acheter 23 kg de riz, un sac de charbon de 250 kg, 1,5 litre d’huile, du sucre, du sel ainsi que quelques provisions grâce à cette somme. Cela nous a permis de tenir le coup pendant près de deux semaines », avance la mère de famille, ayant un mari handicapé et une fille autiste. « Nous sommes quatre à la maison, avec une dépense quotidienne de 10 000 ariary en moyenne, mais ce n’était pas possible durant la pandémie de Covid-19 », ajoute-t-elle.
Pour une structure pérenne
« Les personnes en situation de handicap devraient bénéficier d’une protection sociale spécifique, en étant vulnérables », suggère un membre de l’association des PSH. « L’Etat devrait réviser à la hausse le budget social », ajoute un autre membre. « Le Président de la République devrait allouer une aide spéciale pour les enfants handicapés, y compris ceux ayant un handicap non visible comme les autistes. Ceux qui ne peuvent pas marcher devraient être dotés d’équipements pour ce faire », sollicite la grand-mère d’Ericka, citée en sus. Cette négligence envers les PSH a encouragé l’association Autisme Madagascar, à travers son projet « Equal », de mener un plaidoyer pour la mise en place d’une structure pérenne de protection sociale pour ces personnes vulnérables.
« Je n’ai aucune source de revenu. Je souhaite travailler dans l’élevage ou l’artisanat mais personne ne veut m’embaucher (…) », se désole R., un aveugle habitant dans un quartier de Toamasina. « Les parents ont dépensé une somme conséquente pour payer les frais de scolarité des PSH. Malgré cela, ces gens peinent à trouver du travail, notamment celui convenant à leur diplôme et compétences. Pourtant, la convention des PSH stipule que l’Etat a le devoir de créer de l’emploi pour elles », avance un défenseur des droits de l’Homme, notamment ceux des personnes handicapées, œuvrant dans la ville du grand port. Outre la création d’emplois et la protection sociale pérenne, la mise en place de centres spécialisés est aussi sollicitée. Ces établissements devraient attribuer une éducation spécialisée et gratuite pour les PSH, notamment les enfants autistes. Ils pourront y suivre des séances d’ergothérapie, entre autres…
Patricia Ramavonirina




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Editorial

  • De la honte et du gâchis
    La messe est dite ! Tel un couperet, le verdict irrévocable et définitif est tombé. Les autorités suprêmes du football africain, la CAF, confirment la sentence : le Stade Barea n’est pas homologué. Le vin est tiré, il faut le boire ! Les Barea joueront ailleurs. La Fédération malagasy du football (FMF) doit choisir et soumettre incessamment aux instances continentales les stades où l’équipe nationale jouera ses prochains matchs.De la honte ! Du coup, le sentiment de souveraineté et de fierté autour du grand Stade Barea s’écroule comme un château de sable. Quelle a été la fierté de tous les Malagasy notamment les amoureux du ballon rond quand le pays s’est offert de ce « bijoux » sinon de ce « trésor ». Les épris du sport-roi de l’océan Indien à même du continent africain enviaient certainement le privilège des malagasy. Nos amis les Comoriens, les Seychellois, les Mauriciens et…

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